Qu'est-ce que c'est ?
L'œil amétrope est un œil optiquement imparfait : l’accommodation au repos, l'image d'un objet éloigné ne converge pas au centre de la rétine sur la macula. Les principales amétropies sont la myopie, l'hypermétropie et l'astigmatisme. L'œil myope est trop long par rapport à son pouvoir de convergence, l’œil hypermétrope trop court.
Quelle en est la cause ?
Lorsque la lumière passe d’un milieu à un autre sa direction se modifie : ce phénomène de déviation est appelé réfraction. Le cristallin et la cornée sont les principaux éléments réfractifs de l'œil qui font converger les rayons lumineux vers la rétine. Leurs puissances de convergence se mesurent en dioptries. - La puissance réfractive de la cornée est fonction de sa courbure qui ne varie plus une fois la croissance achevée (environ +40 dioptries). - A l’inverse, la puissance réfractive du cristallin est variable du fait de la modification de ses rayons de courbure sous l’effet des contractions du muscle ciliaire à l’origine de l’accommodation (+20 dioptries au repos). L'œil est dit emmétrope (optiquement parfait) si son pouvoir réfractif convergent permet à l'image d'un objet éloigné de se projeter sur le centre de la rétine de façon nette, sans effort d’accommodation (muscle ciliaire au repos). Sous l’effet des contractions du muscle ciliaire, le cristallin peut augmenter la puissance convergente de l'œil. Ce phénomène
appelé accommodation permet la vision nette de près. La presbytie correspond à la perte de cette capacité avec l’âge. L'œil amétrope est à l’inverse optiquement imparfait: l'image d'un objet éloigné ne converge pas sur la macula lorsque l’accommodation est inactive. Les principales amétropies sont la myopie, l'hypermétropie et l'astigmatisme (la presbytie n’est pas une amétropie mais un trouble de l’accommodation, qui concerne la vision de près et non pas la vision de loin). - La myopie et l'hypermétropie sont des amétropies dites sphériques: les surfaces de la cornée et du cristallin ont bien une forme sphérique régulière, mais l'œil est trop court ou trop long par rapport à sa puissance de convergence. L'image d'un objet situé à l'infini ne se projette donc pas sur la rétine mais en arrière ou en avant de la macula. - L'astigmatisme est une amétropie dite non sphérique : liée à un défaut de sphéricité de la cornée et/ou du cristallin dont les rayons de courbure ne sont pas les mêmes selon tous les axes (les images des 2 barres d’une croix ne se projettent alors pas dans le même plan).
Quels en sont les symptômes ?
- La myopie :
L’œil myope est caractérisé par une puissance de convergence des rayons lumineux trop importante pour sa longueur. En vision de loin, le myope voit flou : l'image de l'objet regardé se projette en avant de la macula et n’apparaît donc pas nette sur la rétine. La vision de près est en revanche parfaite. - L’hypermétropie : La puissance de convergence de l'œil est trop faible pour sa longueur. L'image d'un objet éloigné se forme donc en arrière de la macula en l’absence d’effort accommodatif. L’accommodation (qui ne doit normalement pas être sollicitée en vision de loin) est assez puissante chez le jeune hypermétrope pour augmenter la convergence des rayons lumineux et permettre ainsi à l'image de se projeter sur la macula. L’accommodation est donc sollicitée à la fois en vision de loin (fonctionnement pathologique) et en vision de près (fonctionnement physiologique). Cet effort visuel
permanent est souvent à l'origine de symptômes liés à la contraction constante des muscles ciliaires source de fatigue visuelle avec maux de tête, brûlures oculaires augmentant avec l’effort visuel et prédominant donc en fin de journée. La correction de l’hypermétropie n’a donc pas pour objectif d’améliorer l’acuité visuelle, mais de supprimer l’effort accommodatif permanent et la fatigue visuelle qui en résultent. Avec l'âge, les possibilités d'accommodation diminuant (presbytie) la vision nette de loin devient impossible sans correction. - L’astigmatisme : Chez l'astigmate, la cornée et/ou le cristallin n’est (ne sont) pas sphérique(s) : la courbure varie selon l'axe du méridien considéré, le pouvoir réfractif de l'œil varie en conséquence source de vision floue.
Comment en fait on le diagnostic ?
Le diagnostic est réalisé lors de la mesure du pouvoir réfractif de l’œil à l’aide de l’autorefractomètre lors de l’examen de la réfraction. Cet examen permet de déterminer la puissance des verres correcteurs éventuellement nécessaires pour permettre une vision nette sans effort d’accommodation en vision de loin. La détermination de la correction de l’hypermétropie nécessite dans certains cas d’effectuer les mesures de réfraction en vision de loin sous cycloplégie (après instillation de collyres à base d’atropine bloquant l'action du muscle ciliaire) : afin de paralyser l’accommodation (en l’absence de cycloplégie l’hypermétrope compense tout ou partie de son trouble grâce à l’accommodation).
Quel en est le traitement ?
L’utilisation de lentilles correctrices : verres de lunettes ou lentille de contact permettent de corriger les défauts de réfraction. Le pouvoir réfractif de l’œil peut également être adapté chirurgicalement en agissant sur la cornée ou sur le cristallin par chirurgie réfractive : -En modifiant les rayons de courbure de la cornée par des techniques de photoablation laser qui remodèlent la surface cornéenne, -En mettant en place un implant intra oculaire correctif au cours d’une chirurgie cristallinienne type chirurgie de cataracte. En espérant vous avoir permis de mieux comprendre les causes et les conséquences de cette affection, nous sommes à votre disposition pour toute information complémentaire. Auteur : Dr Dinu STANESCU SEGALL Dernière mise à jour: 29 janvier 202